« – Remets-moi la même chose, Gus, et puis je rentre à la maison, c’est l’heure de ma sourate... Par Allah, attends les journaux du matin, ça va faire du bruit dans les souks ! »
William Burroughs, Le festin nu.
En juillet 1969, quelques semaines avant qu’une pluie légendaire ne s’abatte, au beau milieu du mois d’août, sur le premier Festival de Woodstock, un jeune homme de 26 ans se rendait à Essaouira, cité du sud Maroc, où se tient de nos jours un renommé Festival Gnaoua. Selon son biographe Caesar Glebbeek, ce virtuose mondialement reconnu n’avait même pas apporté d’instrument avec lui. Il s’appelait Johnny Allen, dit « Jimi ». Jimi Hendrix.
Tant pis donc pour les touristes qui fantasment là-bas sur de faux souvenirs de jams entre le génie de l’électrique et les musiciens mystiques, rêveries inventées de fusion et de rock Gnaoua : au pays des transes musicales, Hendrix n’avait pas de guitare.
Pour vous en revanche, veinards que vous êtes, il y a une solution pour savoir à quoi cela aurait pu ressembler : venir à la Pierre Noire le Samedi 19 avril à 20h. Ce soir-là, « Voodoo Kane », le nouveau groupe de Nuru Kane – chanteur originaire de la Médina de Dakar –, vous envoûtera de ses sonorités Afro-Psychédéliques, fusion soufie de musique mandingue, de « Gnawa Rock » et de blues du Mississippi.
Et il suffit d’écouter les premières mesures d’un morceau comme « Inch Allah » pour comprendre tout ce que la guitare de son compère Gauthier Tauveron doit à l’énergie psychédélique du Hendrix :
https://www.youtube.com/watch?v=eBtvpQJt4NI
Ou encore, dans « Alles goed » (paroles en Hollandais !) :
https://www.youtube.com/watch?v=3SDSYGFHbK4
Si Dieu le veut, et si vous le voulez, venez admirer ce trio de tous les talents, rompu aux concerts les plus sauvages : l’incroyable Gauthier Tauveron vous jouera de la guitare avec ses cheveux comme Jimi, Nuru Kane alternera les paroles cosmopolites (en anglais, français ou wolof) comme les instruments (basse ou guembri, l’instrument à cordes pincées des Gnaouas), et Sébastien Reigneron, (multi-instrumentiste, ébéniste et facteur de batterie), rythmera le tout de sa vélocité œcuménique !
Comme le disait William Burroughs avec sa coutumière pondération, (c’était à propos des musiciens soufis de Joujouka) : on tient peut-être le « seul groupe de rock’n’roll vieux de 4 000 ans ».
Venez nous retrouver on vous dit, avec « Voodoo Kane » vous êtes sûrs de passer une bonne soirée !
Inch Allah, bien sûr.
PS : Le temple sacré de la Pierre Noire vous rappelle également que son bar est désormais ouvert tous les vendredis de 18h à 22h. Petite restauration et bières de luxe pendant le concert du Samedi, comme d’habitude ! Allez, remets-moi la même chose, Gus.
PPS : L’expo photo de Joël Durand est toujours visible dans la salle d’éveil artistique, juste à côté du bar !